ROLLEI 110 CAMERAS
Rollei qui est arrivé bien tardivement sur le marché du 126 voit ses ventes s’écrouler. La firme va demander à Heinz Waaske de créer un appareil pour le format 110, qui connait un succès formidable dès sa sortie en 1972.
L’idée n’est pas de concurrencer Kodak, Agfa et tous les autres mais de se démarquer. Le concept du A26 est repris sur le boitier Rollei.
Rollei A110 :
le Rollei A110, est mis sur le marché en 1974. Il est tout métal anodisé noir,très petit et son système d’armement se fait par coulissement d’une partie du boitier. Le fameux système « push-pull » hérité du A26 et du Rollei 16.
La mise au point se fait à l’aide du curseur orange qui fait tourner l’optique. Des symboles de distance y figurent et sont renvoyés dans le viseur.
L’objectif est un Rollei (Tessar) de 23mm 2.8. L’obturateur au 1/400 est un Prontor électronique piloté par un cellule Silicium.
L’appareil au contact agréable est lourd, très bien fini, et lourd pour sa taille. Il reçoit un petit flash spécial cube qui vient se fixer dans le prolongement du boitier.
Présenté dans un joli coffret rigide avec sa pile, une dragonne et la housse le A110 est un petit bijou.
Son prix, vues ses caractéristiques est très élevé. Il sera fabriqué à 124000 exemplaires de 1974 à 1978. Rollei est parti sur un positionnement haut de gamme et seuls 2 constructeurs Pentax suivront ce chemin qualitatif en fabriquant, vers 1978, des reflex 110.
Pentax lancera le superbe petit Pentax 110 auto, réflex à objectifs interchangeables et Minolta le 100 zoom SlR. Des concepts qui ne sont pas sans rappeler le Rollei SL26. Des choix audacieux lorsque l’on voit la taille des négatifs et la possibilité d’agrandissement très faible.
Lorsque l’on a connu l’époque du 110 mm qui était un appareil pour les jeunes et les familles, pratique, de poche et moderne on a du mal à imaginer que ce type d’appareil pouvait être aussi onéreux et perfectionné.
1976: Prix A110: 1251 francs
Prix SL35 avec Planar 1,8/50mm : 1171 francs
Prix mobylette Peugeot 103 LVS : 1476 francs
Canon 110ED électronique 1/500, 2/28mm : 865 francs
Kodak 130 : 109 francs ; 230 : 205 francs et 430 télé : 610 francs
Deux versions spéciales du A110 ont existé. Comme le Rollei 35 qui a connu des variations esthétiques, ils sont rares et terriblement chers aujourd’hui.
A110 Atom : Version Gold du boitier avec un sigle atomique sous le nom. Il a été produit à 5000 exemplaires pour le compte de la marque Otto Shipping Company
A110 Bitter : Plusieurs couleurs sont signalées. Je n’ai vu que la version chocolat clair. Un remerciement du préparateur de voitures Bitter automobile, du nom de l’ancien pilote Erich Bitter. 160 exemplaires environ.
Rollei E110 :
Ce nouveau boitier est une version simplifiée du A110, donc plus abordable. Il existe 2 variantes : bouton orange rond ou carré.
La cellule silicium est remplacée par une CDS. L’appareil devient semi-automatique à priorité ouverture avec led de contrôle dans le viseur.
La cellule silicium est remplacée par une CDS. L’appareil devient semi-automatique à priorité ouverture avec led de contrôle dans le viseur.
Sorti en 1976 il sera produit en Allemagne puis à Singapore. 46000 exemplaires seulement seront produits. Les derniers sortiront en 1978.
Il est difficile de trouver un exemplaire en bel état à un prix raisonnable. La fiabilité a posé problème sur ce modèle ( lors de la production à Singapore) et beaucoup ne fonctionnent plus.
En 1977 la mode du 110 décline et la vente des appareils Rollei s’essouffle. Les appareils de la gamme, malgré la sortie du E110, sont très chers. Rollei n’a pas l’intention de développer un nouvel appareil.
La filiale Rollei América va donc œuvrer pour trouver un constructeur qui rebadgera des appareils au nom de Rollei (comme Nitto le fera plus tard).
A priori c’est Tudor, une fabrique d’appareils photo basiques, qui est choisie et qui comme Rollei se trouve à Singapore. Tudor produit des 126 (Tudormatic, des 110 (Tudormatic electro flash et Tudor autowind…) Le design est très classique et quelques détails sont pensés dans l’esprit Rollei (comme la forme du déclencheur).
La qualité elle est basique mais Rollei a donc des 110 peu cher sur le marché US et dans quelques pays.
Ces appareils prendront le nom de Pocketline by Rollei. Trois appareils différents seront proposés. Ils ont la même base et une construction essentiellement plastique assez identiques aux appareils 110 courants de l’époque.
Il est à noter que ces 3 appareils en tous points identiques se trouvent sous la marque Honeywell sur le marché américain.
Pocketline 100 :
1977. Fix focus, Lumetar 26mm-f=8. Obturateur 1/125. Prise de déclencheur souple, de pied et de flash sur le côté. 2 piles AA.
Vendu dans un coffret bleu à intérieur rouge ou jaune, comprenant l’appareil, un flash et la dragonne.
Pocketline 200 :
1977. Fix focus, Lumetar 26mm-f=5,6. 2 règlages de diaphragme 5,6 et 9. Obturateur 1/125. Prise de déclencheur souple, de pied et de flash sur le côté. 2 piles AA
Vendu dans un coffret bleu à intérieur bleu, comprenant l’appareil, un flash et la dragonne.
Pocketline 300 :
1977. Fix focus, Lumetar 24,5mm-f=11. Obturateur 1/100. Sur le dessus un curseur permet de passer de la position normale à téléobjectif.
Lorsque l’on actionne ce curseur une lentille vient se placer devant celle du Lumetar et fait office de télé. Dans le même temps un cadre rétrécit le viseur. Ce système permet de transformer le Lumetar un téléobjectif.
Prise de déclencheur souple, de pied et de flash sur le côté. 2 piles AA. Vendu dans un coffret bleu à intérieur vert, comprenant l’appareil, un flash et la dragonne.
En 1981, chez Ritz Camera, un Rollei Pocketline 300 coûtait $12,50 soit le prix d’un Kodak 110 Télé extra. On comprend mieux pourquoi Rollei USA a préféré sortir ces appareils.
Ils sont un témoignage des difficultés des grands fabricants Européens qui luttent pour leur survie mais finiront par disparaitre pour la plupart, et ce malgré des tentatives désespérées pour rester financièrement à flot.
Bien entendu il n’y a que très peu de traces de ces appareils qui ne font pas rêver les collectionneurs et dont le prix de vente de l’époque n’a pas nécessité de belles brochures.