Praktica, Praktica Mat, le novateur

En 1960, Asahi innove et créé la mesure de l'exposition à travers l'objectif (TTL). En 1964 ce procédé sera implanté dans le Spotmatic.

La RDA se devait de réagir face aux progrès japonais et dès 1965 le Praktica mat est mis sur le marché. Il est le premier boitier européen à proposer ce système novateur de mesure de la lumière via l’objectif. Le procédé est complexe et bien différent des appareils TTL qui seront ensuite produits pas la firme et dont le système sera simplifié. On peut dire que ce Praktica Mat , de la lignée des Nova est un “appareil laboratoire“ complexe et non exempt de défauts.

Le Praktica mat intègre une grande cellule CdS, au faisceau divisé ce qui permet que la lumière du viseur n’interfère pas dans la mesure. La cellule est activée en appuyant sur le gros bouton en façade. Une aiguille dans le viseur indique l’exposition. Ce système rend le viseur assez sombre par rapport aux autres appareils de la gamme. C’est une pile PX625 qui alimente la cellule.

Pour résumer le fonctionnement : On appuie sur le gros bouton en façade et la cellule est activée. Ensuite on agit sur les bagues de vitesses ou diaphragme afin de faire coïncider l’aiguille et son repère dans le viseur ce qui stoppe le couplage de la cellule. En appuyant sur le déclencheur la mesure reprend et l’on peut apporter une modification au règlage avant de déclencher

Autre nouveauté, le barillet des vitesses est à gauche du capot avec les iso et la manivelle de bobinage. Sur la façade avant 2 prises pour flash. F pour les ampoules, X pour le flash électronique.

Pour les modèles TTL suivants une petite cellule CDS analysera la lumière reçue sur le pentaprisme. Plus précis et permettant un viseur plus lumineux ce système sera celui employé pour tous les appareils à venir.

Sous la platine est noté 1Q, cette marque est apposée sur les appareils destinés à l’export et est signe de vérifications plus élevées. de précision et de contrôle de qualité plus élevé.

Le Praktica mat n’a été produit qu’à 25 000 exemplaires de 1965 à 1969. Il était assez cher et le viseur était un frein à sa vente. Cela explique sa relative rareté. Il est à noter que les piles dans les boitiers n’étant pas très courantes à l’époque ont souvent été oubliées et ont causé des dégats.

1967

SMIC : Mensuel 372,65 F (source Institut des Politiques Publiques)

Nova nu 547

Nova B nu : 625

Praktica mat : 1228

Spotmatic nu : 1399

Nikon F photomic : 2165

Caractéristiques :

Monture : M42

Production : Décembre 1965 à janvier 1969.

Obturateur : rideau toile. ½ sec au 1/1000 & pause B.

Miroir : retour instantané.

Viseur : Map par champ coupé. Réglage cellule par aiguille et repère armement.

Posemètre : CDS avec séparateur de faisceau à mesure TTL.

Flash : Synchro F au 1/30 ou X au 1/40

Mon avis : Cet appareil m’intriguait depuis longtemps. Il a fallu en trouver un en bon état et à prix raisonnable. Sur les 25000 exemplaire le mien est le numéro 16252. Tout d’abord il est étonnant de trouver une mesure TTL associée a ce boitier assez ancien de conception.

Il semble bien ancien face au spotmatic. La présentation par contre est jolie et soignée. Le prisme assez haut et recevant le logo de la tour de Dresde s’harmonise avec la graphie très sobre du nom de l’appareil. La molette des vitesses est claire et reçoit des chiffres rouges et noirs bien lisibles. L’ensemble est bien fini et design.

A la prise en main on est en présence d’un boitier bien équilibré et dont les commandes sont idéalement placées. Le maniement est simple.

Le viseur est peu lumineux vue la conception et cela est gênant avec des optiques type 135/4. Un 50/2 est idéal pour une utilisation aisée. L’affichage est simple et efficace, même si l’ouverture n’apparait pas.

Le rideau toile rend le déclenchement assez discret.

Il est étonnant de voir que la qualité perçue de cet appareil est nettement meilleure que celle des Nova de la gamme. Vu le prix et la technologie vendue cela semble normal.

Cet appareil est un petit morceau d’histoire. Il marque le passage du reflex classique au modernisme des concurrents japonais. Il n’est pas encore totalement abouti mais sera celui qui marqua le début de la riposte de Pentacon pour rester compétitif.