Yashica, les reflex AF
Les premiers réflex AF sont présentés à la Photokina 1976. Deux systèmes sont proposés, soit avec télémètrie électronique de Honeywell, soit le Correfot à travers l'objectif créé de Leitz.
Pentax présente sur un K2 avec système Honeywell et moteur de MAP sur un zoom 35-70 f2,8 qui ouvre la voie de l’AF. Les défauts : lenteur, faible discrimination, obligation de centrer le sujet... beaucoup de constructeurs se lanceront dans ce concept, peu satisfaisant.
En 1985 arrive le Minolta 7000 ! Monture à contacts, capteur AF efficace, moteur intégré au boitier. Ce système va être repris par les autres constructeurs qui ne peuvent laisser la voie libre à un concurrent.
Yashica lié à Zeiss, d’où les Contax/Yashica, a été acquis par Kyocera en 1983. Ce dernier laissera Yashica développer son système AF indépendamment de la gamme Contax. Le système est très proche de celui du Minolta et même la monture MA est assez similaire, mais non compatible.
Yashica développera toute une gamme d’optiques AF de 1987 à 1993, période de sortie des boitiers. Ceux-ci seront au nombre de 5. Projet très coûteux pour une firme qui doit conjointement soutenir la gamme Contax et non AF
Le problème est que cette monture est prioritaire et que les objectifs ne possèdent pas de bagues de diaphragmes. Ce qui va réduire le nombre de clients potentiels car les adaptations et licences à d’autres constructeurs seront très difficiles et même au final impossibles.
1987: Kyocera-Yashica 200-AF
Version simplifiée du 230-AF
Reflex autofocus débrayable avec avance et rembobinage automatique du film.
Obturateur du 1/2000ème à 8 secondes et B. La synchro flash au 1/90ème.
Cellule TTL au silicium, mesure à prépondérance centrale. Code DX, 25à 5000 Iso
Flash auto avec le flash dédié CF 250AF ou manuel
4 modes d’exposition, Automatique programmée ; Priorité vitesse ; Priorité Ouverture ; Manuelle. Mémorisation d’exposition. Trap focus (pour bloquer une distance avec déclenchement auto), commande électronique.
Viseur 95%, affichage flash, alerte vitesse lente, affichage mise au point
Écran: Mode, flash,ouverture, AF ou MF, retardateur, mode moteur
Dos dateur DA-1 optionnel. 4 verres de visée disponibles
4 piles AAA
Ce modèle est un appareil d’entrée de gamme. Il possède de nombreuses fonctions mais demeure un appareil ou l’automatisme domine. Pas de vérification de la vitesse ou de l’ouverture dans le viseur, mesure centrale uniquement. Pour l’époque son AF est bon et il réalise de belles photos.
1987: Kyocera-Yashica 210-AF
Version destinée au marché japonais. Identique au 200-AF mais recevant un flash prolongeant le prisme. L’appareil apparait plus volumineux et l’esthétique est lourds. Se trouve surtout sous le nom Kyocera.
1987: Kyocera-Yashica 230-AF
Principales différences avec le 200-AF
Obturateur du 1/2000ème à 16 secondes et B
Cellule TTL au silicium mesure prépondérance centrale ou Spot. Code DX 25 et 5000 ISO.
4 modes d’exposition, Automatique programmée ; Priorité vitesse ; Priorité Ouverture ; Manuelle. Mémorisation d’exposition.
5 modes flash : Auto TTL programmée, auto priorité ouverture, TTL type manuelle, Flash auto avec les flash dédié CF250AF ou 110AF, flash manuel
Affichage viseur : Compensation d’exposition, Vitesse, diaphragme, sensibilité, sur ou sous exposition, témoin de flash, mode d’exposition, led de mise au point correcte.
Affichage écran. Mode, flash, ouverture, AF ou MF, retardateur, témoin de transport du film et rembobinage, compteur, mode de flash, Compensation d’exposition, vitesse, sensibilité, ouverture, compteur, modes d’exposition, mode moteur.
530g nu sans piles (AAA)
Ce modèle 230-AF est plus complet que le 200-AF. L’affichage dans le viseur est très complet et permet de choisir ses paramètres et donc d’utiliser l’appareil pour des images plus personnelles. Le rappel de l’ouverture est très utile puisqu’il ne peut se régler sur l’objectif.
Par contre il fait penser aux appareils électroniques de cette époque (magnétoscopes, montres…) Ils proposaient tant de possibilités et de petits boutons qu’il fallait reprendre la notice très souvent. Sur l’appareil on a beaucoup de difficultés à trouver les réglages instinctivement sur les petits boutons et donc certains sont inutiles (toutes les options flash par exemple)
1991: Kyocéra-Yashica 270-AF ou 230-AF super (US)
Le 230-AF ayant eu un joli succès, Yashica va reprendre l’appellation en ajoutant Super, afin de surfer sur le succès acquis. Ailleurs il sera 270-AF. Mais effectivement la base de départ est le boitier 230 remis au goût du jour. La technologie progresse vite et le design évolue rapidement.
Le boitier est donc redessiné et prend des formes plus arrondies. Il reçoit un flash intégré au capot à ouverture auto. Les commandes sont redessinées. 2 boutons reçoivent des commandes multiples : Bouton mode permet de sélectionner Ouverture, Priorité à l'obturation, Programme et Mode manuel. Bouton drive permet de choisir le mode image unique ou continue, retardateur et mise au point mémorisée. Enfin le bouton P ramène au mode programme.
Le viseur lui retrouve des leds qui indique le mode programme, l’état de la mise au point, le flash, la vérification de la bonne exposition.
L’écran extérieur lui contient les même indication que celles du 230-AF dont la vitesse et l’ouverture.
Ce 270-AF est une version intermédiaire entre la série 200 et 300. Il est plus moderne de ligne et reprend des évolutions qui équipent déjà Canon et Minolta afin de rester en concurrence. Il est aussi plus simple à utiliser et le viseur est dépouillé ( On pourra regretter que le contrôle de la vitesse et de l’ouverture obligent à quitter le viseur au détriment du panneau extérieur. Mais en mode programme qui s’en soucie ?)
Alimentation : batterie lithium 6V :2CR5
1993; Kyocera-Yashica 300-AF
Le 300 AF est le dernier reflex AF de la marque.
Esthétiquement le modèle est moderne et son design rappelle celui des Canon. L’ergonomie est aussi plus pratique et la disposition des commandes plus pratique. Il ne fait plus partie de la série 200, mais préfigure une nouvelle gamme.
Le plus remarquable sont les 2 molettes à droite du capot. Très bien placées elles commandent les fonctions principales du boitier. Le système est simple et intuitif.
Celle située à l’avant contrôle les modes d’exposition : une pression permet de changer de mode et la rotation de décaler les réglages. Modes Programme, AV, TV et M.
La seconde, sous le pouce l'index, et permet le réglage de l'ouverture et de la vitesse. L'autre, celle qui tombe sous le pouce sert à régler la compensation de l'exposition.
Trois petits boutons entre l’écran et les molettes servent à choisir le mode d’entrainement du film, le mode de mise au point et le type de programme.
Près de l’objectif un commutateur AF ou MF permet de désactiver la mise au point auto. Il existe aussi une mémorisation de l’exposition.
Le flash intégré possède aussi plusieurs modes.
Ce 300-AF est un boitier agréable, à l’AF réactif, complet et qui permet de réaliser de bons clichés grâce à ses divers modes, corrections et mémorisations. Grâce au petit écran on est informé des réglages vitesse et diaphragme afin de compléter l’information de l’exposition correcte. Le choix des leds empêche d’avoir ces informations dans le viseur. On ne peut que regretter qu’il n’y ait pas eu un autre boitier plus expert dans la série 300.
Ceci est d’autant plus regrettable qu’en 6 ans la firme avait créé 5 boitiers, 20 objectifs dédiés et possédait un dernier modèle moderne et compétitif. Il semble vraisemblable que la firme n’avait pas le pouvoir industriel et financier suffisant pour lancer une gamme nouvelle tout en ayant toujours la gamme Contax/Yashica en parallèle. Le succès de la gamme AF n’a pas été assez fort pour rentabiliser de tels investissements.
Je pense que la non adaptabilité des optiques, tout comme l’absence de bague de diaphragme sur celles-ci rendaient réticent les acheteurs, qui d’ailleurs se sont retrouvés avec une gamme optique obsolète et non réutilisables.
Personnellement je crois aussi que le les fonctions très automatisées et compliquées ont poussé les utilisateurs vers d’autres cieux moins « informatiques ». De plus le surcoût entre un boitier AF ou non est important.
Il est à noter que beaucoup d’appareil et objectifs se trouvent sous le nom Kyocera en Asie.
Yashica AF monture MA
24mm/2,8
28mm/28
50mm/1,8
60mm/2,8 macro
28-70mm/3,5-4,5
28-85mm/3,5-4,5
35-70mm/3,5-4,5
35-105mm/3,5-4,5
70-210mm/4,5
70-210mm/4,5-5,6 macro
75-300mm/4,5-5,6
80-200mm/4-4,8
Pour terminer.
Aujourd’hui les boitiers AF de Yashica ne sont pas très courants en France. Ils sont plus courants en Allemagne. Beaucoup ont peu servi mais remisés avec les piles AAA pour les premiers modèles, donc oxydés. Ils sont souvent vendus assez chers mais ne trouvent pas preneurs. Les 210 AF ne sont disponibles qu’au japon, comme les kyocera. On en trouve parfois en Europe mais rarement, comme les 230 super qui sont pratiquement tous restés aux USA.
Les optiques courantes sont celles des kits (35/70 et 70/210) Les autres sont plus rares et n’intéressent que les collectionneurs. En effet utiliser un Yashica AF est toujours possible, surtout le 300, mais le fonctionnement de l’AF parait bien lent aujourd’hui. Il existe quelques possibilités de les monter mécaniquement mais les adaptateurs doivent intégrer une bague pour le réglage de diaphragme et je pense que ce n’est pas très pertinent.