Contax, ST
Le Contax ST a été révélé conjointement au S2 lors de la Photokina 1992. Il s’inspire du RTS III qui est le fleuron de la gamme.
Cet appareil voit le jour à une période où la concurrence se convertit aux boitiers autofocus. Contax de son côté va conserver la mise au point manuelle et mêler tradition et modernité dans son boitier. Le ST va recevoir le meilleur des deux mondes. Des solutions éprouvées, des commandes épurées et directes vont côtoyer des technologies de pointe.
Le but étant de créer un outil précis, intuitif et performant, dont le seul objectif est de renforcer les possibilités créatrices. Celles-ci étant magnifiées par la gamme optique Zeiss T.
"Contax ST : Un appareil universel ‘traditionnel’ alliance parfaite d’un équipement de haute valeur et d’une fiabilité irréprochable." Extrait de la brochure Contax ST
Le ST est bâti sur un corps métallique et reçoit un capot et une semelle en laiton. Il est donc stable et pèse 800 grammes. Ses commandes sont classiques et suffisamment grosses pour être pratiques et faciles d’accès.
Le capot reçoit un commutateur et la sélection des mesures de lumière (Av,Tv,P,M et3 modes flash) un sélecteur de mode et de vitesses, un sélecteur de transport de film (moteur 3 images/seconde, une molette de correction d’exposition, avec mémorisation, un réglage de dioptries, une fermeture de l’oculaire, un écran lcd rétroéclairé, un bouton de bobinage.
Un dos dateur est aussi présent et permet d’écrire les informations entre les images.
Le viseur de grande dimension est extrêmement clair et agréable. On y retrouve l’affichage des vitesses d’obturation, de la valeur du diaphragme, de la mesure spot, de la correction d’exposition, du flash et du compteur de vues. Cela procure un grand confort lors des prises de vues et surtout permet de ne pas oublier une compensation d’exposition inutile. Les verres de visée sont interchangeables.
Les mesures de lumière proposées sont une pondérée centrale, une mesure spot et une mesure pour le flash automatique. C’est à l’époque ce qui se faisait de mieux. Le tout est géré par photodiode au silicium. L’ensemble du système est intégré dans un circuit imprimé avec traitement digital du signal. C’est le même système qui équipe le RTSIII. Là encore l’appareil est à la pointe de la technologie de l’époque.
L’obturateur atteint le 1/6000 en mode A et P et 1/4000 dans les autres modes. La plage Iso va de 25 à 5000. La synchro flash est au 1/200 avec la gamme TLA.
A cela s’ajoute un dos presseur en Titane qui garantit la planéité du film et qui a été un argument largement mis en avant à l’époque.
Enfin j’aime beaucoup le choix de loger 4 piles AA dans la semelle. Certes cela accentue le poids mais ce type de piles se trouve partout et à des prix faibles.
Avec toutes ces caractéristiques on est donc en face d’un appareil de haut de gamme très classique dans sa présentation mais à la pointe de la technologie. Une belle machine à photographier.
On est surpris en le prenant en main par sa densité et son ergonomie très réussie. Tout est intuitif et très vite les gestes deviennent automatiques. Il ne lui manque rien (A part l’AF, mais c’est un choix) Le viseur est très agréable et avec une optique Zeiss lumineuse la composition de l’image est un plaisir… et le correcteur dioptrique intégré est bien utile.
Bien sûr tout n’est pas parfait. A l’époque acheter un appareil manuel à ce prix était une démarche peu courante. Toutefois Contax ventait la fiabilité et les qualités technologique de ses appareils. C’était donc un choix raisonné, pour qui aimait composer ses images et les peaufiner. De nombreux verres de visée, filtres et accessoires étaient disponibles. Les optiques Zeiss permettaient aussi d’obtenir une superbe qualité. Le RTSIII plus cher et encombrant ne visait pas le même public à mon sens.
Le ST demeure pour moi le parfait appareil pour réaliser des paysages, portraits, photos d’ambiance ou l’on profite et prend son temps. Bien entendu l’appareil demeure polyvalent et toute autre image est possible. Par contre le bruit de l’obturateur est assez fort et pour les photos en salle ou animales risque de gêner fortement.
L’appareil que je présente a été acheté « en panne » pour une somme dérisoire. Un simple problème d’oxydation au niveau des contacts de piles et il refonctionne. Très agréable à manipuler il tient bien en main. Chose rare chez Contax le revêtement est comme neuf. Il lui manque juste l’oculaire en caoutchouc.
Trouver un beau Contax ST en Europe n’est pas très facile et les prix sont relativement élevés. Il est plus courant au Japon. Par contre les accessoires sont assez courants mais vendus à des prix prohibitifs.
Il va rejoindre mon Aria pour une séance de photos argentique lorsque les belles lumières seront de retour.
1992 : Tarifs HT
Contax RTSIII : 16356 f
Contax ST : 9237 f
Contax S2 : 7500 f
Contax MT167 : 4320 f
Minolta 8000i AF : 4590 f TTC
Nikon 801S : 4990 f TTC