Contax - Pentacon
Dès 1938, Zeiss-Ikon se penche sur la réalisation d’un appareil réflex. Des prototypes sont réalisés sur la base d’un obturateur à rideau vertical. En 1941 un brevet est déposé en France (875.596) pour un « appareil à miroir avec photomètre électrique faisant corps avec l’appareil » Son aspect est proche du future Contax E.
En 1945 Dresde est bombardée et les usines Zeiss endommagées (le prototype est semble t-il détruit) puis l’armée rouge occupe Dresde qui passe en zone Est. Zeiss se scinde en deux. En 1947 une équipe se met au travail sur un nouvel appareil de type réflex (la production des Contax II /Kiev est partie en URSS).
Le boitier est compact grâce à l’adoption d’un rideau horizontal. Ce système de rideau est novateur car contrairement à la concurrence le mécanisme d’entrainement est séparé. Une partie entraîne les rideaux et une seconde contrôle la vitesse.
La monture 42 à vis qui les équipe est simple et assez larges pour évoluer. Elle deviendra un standard.
En 1949 le Contax S est présenté à la foire de Leipzig. Il est le premier réflex 35mm du monde. Son nom le place dans la lignée des Contax télémétriques et le S signifie Spiegelreflex.
La production démarre la même année. Les premiers modèles vont au 1/500 puis au 1/1000, n’ont pas de retardateur. Ils sont réservés à l’Est. Les exportations sont généralement réservées aux appareils avec retardateur.
Contax S : 1949/1951; Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe, synchro dans la prise de pied pour les premières séries. Existe en 6 versions avec ou sans retardateur, synchro flash, vitesses à différents étagements.
Inventaire des Contax/Pentacon
En 1950 des raisons de droit international vont faire évoluer les noms. Zeiss-Ikon se nommera Zeiss Ikon VEB, puis sera remplacé par le logo de la tour de Dresde. Des appareils s’appelleront Pentacon . De plus la taille des logos et des boutons changera selon les séries. Soit un grand nombre de variantes et différences possibles. Toutefois les appareils d’une même série sont techniquement identiques quelque soit l’appellation. Je propose ici un inventaire établi selon mes recensements et donc non exhaustif
Contax D / Pentacon : 1950/1956; Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. L’obturateur est redessiné. Le Contax D se retrouve sous diverses appellations commerciales destinées au marché nord américain.
HEXACON
CAL-FLEX
SUPER D
ASTRAFLEX 35
No Name (juste la tour de Dresde sur le capot)
Contax E :1956; Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. Basé sur le Contax D il reçoit une cellule photoélectrique non couplée. C’est un appareil rare fabriqué à quelques milliers d’exemplaires.
Contax F / Pentacon F : 1957/1961. Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. Il conserve la base du D mais reçoit la mesure à pleine ouverture. La visée est aussi plus lumineuse et le champ couvert plus important. Le Contax F se trouve sous des appellations commerciales pour le marché sud américain.
RITACON F
VERIKON
Contax FB / Pentacon FB : 1957/1961. Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. Identique au Contax F il reçoit une cellule non couplée.
Contax FM / Pentacon FM : 1958/1962. Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. Identique au Contax F il reçoit une grande innovation : la mise au point se fait à l’aide d’un stigmomètre à champ coupé.
Contax FBM / Pentacon FBM : 1958/1962. Monture M42. Obturateur au 1/1000, visée réflexe. Identique au Contax FM mais reçoit une cellule non couplée.
En 1962, l’aventure se termine et 197000 boitiers auront été produits. Le relai est passé aux Praktica. De nombreuses optiques allant du Flektogon 35/2,8 au 4/300 seront proposées ainsi que des accessoires spécifiques tels viseurs, pare soleil, filtres, flash et même système stéréo.
Petit et bien dessiné le Contax S a été très novateur et a ouvert la voie aux réflex modernes. Il a été le premier à offrir une visée réflexe et une monture 42 à vis, à laquelle tout le monde (même Zeiss Ikon Ouest) se ralliera.
Ses caractéristiques techniques étaient aussi très originales pour son époque (dessin de l’obturateur et de ses vitesses lentes, sélecteur de vitesse unique, déclencheur très moderne, dos à charnière, taille du prime…) En cela il est bien un Zeiss ikon et d’ailleurs lors de la réunification des branches les publicités l’intégreront et feront de lui le chainon manquant entre les Contax télémétriques et le Contax S2.
Le Contax VEB n’ont malheureusement pas eu les atouts suffisants pour s’imposer. Qualité des matériaux faible, évolutions et solutions économiques, fiabilité faible et procédés commerciaux catastrophiques n’ont pas permis aux Contax de prendre un véritable contrôle du marché puis de résister à la poussée japonaise. Les professionnels ne les ont pas utilisés du fait de leur fiabilité aléatoire en cas d’utilisation intensive.
Le réel potentiel du 35mm reflex n’a pu être démontré avant l’arrivée des Pentax et Nikon. On imagine comme les ingénieurs et personnels qui avaient connu Zeiss Ikon ont souffert d’être bridés dans l’évolution du concept.
Trouver un Contax /Pentacon est aujourd’hui un plaisir car c’est un appareil qui donné naissance au design et l’apparence des reflex qui lui ont succédés.
En trouver un en état de fonctionnement est assez difficile. Déjà capricieux à l’époque le Contax a souvent mal vieilli (rideaux, laiton apparent, retardateur) Il demeure un appareil agréable, même si le viseur semble sombre. Il est surtout un jalon important de l’histoire de Zeiss et de la photo.
“NOW-A Revolutionary NEW Contax by Zeiss-Ikon
The CONTAX-S” 1949